13 août 2017
Actuellement, neuf chasseurs russes de 5e génération Su-57 (T-50) subissent différents tests en vue de leur mise en service l'année prochaine au sein des Forces aérospatiales de la Russie. Parallèlement à cela, les experts du pays planchent d’ores et déjà sur la création de la prochaine version de cet appareil.
Les travaux de conception du chasseur russe de 6ème génération battent leur plein, a déclaré le vice-directeur général du holding Technologie radio-électronique (KRET) Vladimir Mikheïev dans une interview à la chaîne de télévision russe Zvezda au cours du dernier salon aérien MAKS-2017.
Sans entrer dans les détails, il décrit le futur chasseur comme un avion en matériaux composites offrant une technologie furtive. Equipé de moteurs de croisière capables de développer une vitesse supersonique ou hypersonique, l'avion recevra également un nouvel équipement de bord super-intelligent pour atteindre une altitude inaccessible aux machines modernes. Selon Mikheïev, cette machine pourrait apparaître en Russie d’ici 2030.
Guerre du futur
Les chasseurs du futur voleront à des vitesses hypersoniques et fonctionneront sans pilote, a déclaré à RBTH le vice-directeur du KRET en charge de l'avionique Guivi Djandjga.
L'expert a ajouté que les systèmes de guerre électroniques seraient utilisés non seulement en tant qu’armes, mais aussi comme un blindage ultra-puissant, qui détecte les cibles grâce à ses propres radars et les vise avec des missiles de précision.
En outre, cette « armada volante » du futur devrait fonctionner comme une volée d’oiseaux, en coordonnant ses actions au sein du groupe sans contrôle humain. Elle partagera des renseignements et des informations militaires, et interagira avec le sol, et même avec les forces spatiales.
Selon Djandjga, cet appareil est dit « réseau-centré », et une telle caractéristique constitue le principal critère du chasseur de 6ème génération.
« Du point de vue de l'électronique, les avions modernes ont atteint un tel niveau qu’il n’est parfois plus possible de le dépasser. Les versions modernisées des Su-27, Su-30 et MiG-35, ainsi que de leurs moteurs, ne donne qu’une supériorité de 30% par rapport aux prédécesseurs en termes de vitesse, de maniabilité, etc. De la sorte, la création de nouveaux +cerveaux+ de bord multiplie l'efficacité de plusieurs fois », précise M. Djandjga.
Selon lui, la seule machine capable de démontrer de telles caractéristiques dans la pratique est le Su-57 (T-50). Dans sa conception, les experts russes ont pour la première fois utilisé un radar à antenne active (ou radar AESA).
Le nouveau radar peut scanner l'espace, balayant en une fraction de seconde à 200 degrés de chaque côté du chasseur. En outre, il peut choisir ses cibles, les viser grâce aux armes, travailler comme un moyen de contre-mesure électronique, et créer une « cape d'invisibilité » électronique autour de l’appareil.
Selon l'expert, le radar AESA permet aujourd'hui de mettre en pratique l'idée de guerre réseau-centrée, un chasseur donné devenant un centre de commandement pour les forces terrestres, les systèmes de défense antiaérienne et les groupes de chasseurs.
Armes de nouvelle génération
En outre, le chasseur 6ème génération pourra « brûler » les yeux des missiles ennemis, indique le KRET. Ces tâches seront confiées à un radar à antenne active qui sera capable de transmettre un signal de brouillage. Sachant que sur le Su-57 (T-50), l'antenne effectue un balayage à près de 200 degrés autour de l’avion, on peut supposer que le rayon émis pourra frapper dans la direction de vol de l'aéronef, sur les côtés ou dans la direction des ailes.
Comme dans un film de science-fiction, la machine sera entourée d'une sphère de blindage électronique, ce qui la rendra non seulement invisible pour l'ennemi, mais permettra aussi de mettre KO les systèmes de frappe averses.
En outre, les chasseurs de 6e génération possèderont également des armes traditionnelles. Selon Mikheïev, il s’agira de missiles hypersoniques à longue distance, capables de frapper des cibles aériennes, terrestres et maritimes.
Ces armements seront régis par le principe « chasse libre et responsabilité collective ». Cela signifie qu'un groupe de nouveaux missiles dotés d’une intelligence artificielle déterminera les objectifs majeurs et secondaires, les distribuera au sein du groupe et les détruira en fonction de leur importance.